1888
: Tibériade L'HOMME
: LE
TSADIK : |
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de Rabbi Na'hman Faire des Ames :
Preuves
de l'authenticité : |
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La découverte par Rabbi Israël Dov de Rabbi Na'hman de Breslev
Historique de la réception de la " Lettre du ciel "
Histoires 'Hassidiques
Le pèlerinage virtuel sur
la tombe de Rabbi Israël Dov Odesser
RABBI
ISRAEL DOV ODESSER
SA VIE
1888 : Tibériade - Empire Ottoman
Israël Dov naît
en 1888, dans ce qui n'est encore qu'un petit village, blotti au bord du lac
de Tibériade en Galilée. La terre d'Israël est sous administration
Turque.
Sa famille appartient au courant 'Hassidique de Karline. Son père est
aveugle. Sa mère pour vivre pétrit et vend du pain. Ils vivent
à l'étroit dans la misère totale. Le soir pour dormir,
la famille nombreuse déplie des nattes à même le sol. Ils
mangent du pain, un demi oignon et boivent du thé, sûrement plus
d'une fois rebouilli. Le jeune Israël Dov étudie à la
yéchiva de Rabbi Meïr Baal Haness. Encore enfant il distribue
son goûter (une tranche de pain imbibée de quelques gouttes d'huile)
à des pauvres car il veut faire la charité. Il reste sans force
affamé, luttant contre des maux de tête. Son maître remarque
son manque de participation aux leçons et lui inflige des corrections
cruelles. Sans succès, Israël Dov poursuit ses actes de bonté,
malgré les mauvais traitements.
A la maison, son père distribue à l'avance à chaque membre
de la famille une petite ration d'huile de lampe, pour l'éclairage en
cas de besoin dans la nuit. Sa ration, Israël Dov l'utilise pour réciter
au milieu de la nuit le Tikoun 'Hatsot, la réparation de minuit. Son
huile s'épuise vite. Il se sert alors de la ration familiale de pétrole,
gardée pour la semaine, de chabbat en chabbat. Avant la fin de celle
ci, le stock est épuisé et chacun se doute que c'est à
cause d'Israël Dov...
Le jeune Israël Dov grandit. Il prie avec ferveur et concentration, il
jeûne à Roch 'Hodech (début du mois). Il livre des combats
difficiles contre son mauvais penchant. Mais malgré ses efforts il ressent
en lui un manque spirituel : " J'étais en proie à des luttes
acharnées " . Il consulte de vieux hassidim craignant Dieu au sujet
de ses questions, de ses hésitations, de ses tentations. Il n'obtient
que des réponses partielles qui n'étanchent pas sa soif de purification.
Son âme brûle de servir Dieu. Il veut se rapprocher de son Créateur
au maximum. C'est son but. Il désire étudier la Torah et s'élever
spirituellement. Sa famille dans le dénuement voudrait plutôt qu'il
travaille et qu'il rapporte à manger. Mais devant son refus catégorique
on l'autorise à poursuivre ses études sacrées. Les jours
passent. Le travail spirituel continue, pour cet adolescent tant attiré
par la sainteté. Mais il manque de conseils, d'armes pour livrer ses
guerres spirituelles contre les instincts, les passions, la laideur, la petitesse
d'esprit et les besoins du corps. Il aspire, espère, languit et nourrit
des rêves de perfection, de purification. Il veut être un bon serviteur
de Dieu. D'où lui viendra l'aide qu'il espère tant ?
Voici qu'un jour à la yéchiva il ramasse près des poubelles
un livre sans couverture. Il s'apprête à le mettre dans la guéniza
(dépôt des livres et objets sacrés hors d'usage) mais il
en parcourt quelques pages auparavant.
Et c'est le coup de foudre. On explique dans ce livre " l'épanchement
de l'âme " comment se rapprocher de Dieu véritablement, comment
se purifier et parvenir au bien suprême. comment réaliser ses aspirations.
Bref un cadeau du Ciel pour cette âme en quête d'absolu. Le livre
affirme que par le dialogue avec Dieu, en lui parlant librement et en prononçant
ses pensées, l'homme peut atteindre tous les sommets. C'est le secret
et la méthode de tous les Bergers d'Israël: Avraham, Itsrak, Yaacov
nos pères, David qui ne devinrent des justes parfaits que par le mérite
de ce dialogue répété (HITBODEDOUT).
Immédiatement Israël Dov met en pratique ce qu'il vient d'apprendre.
Il s'échappe quelques moments sur les collines arides qui entourent la
yéchiva de Rabbi Meir Baal Haness et qui dominent la nappe bleue du Lac
de Tibériade. Et il parle, parle et prie de toute son âme, il déverse
son cur devant son Créateur. Les effets bénéfiques
de la méthode se font rapidement sentir : un apaisement indicible. le
manque et le vide de son cur se comblent peu à peu.
Mais on lui déconseille, pire on lui interdit d'approfondir ces enseignements,
on lui arrache le livre salvateur. Peine perdue il le sait déjà
par cur tant il l'a lu et relu.
" Eloigne toi de ce livre et des écrits Breslev " c'est le
message général. Breslev! Il veut au contraire en savoir plus
sur ce mot tabou. Mais comment ? Comme le dit le livre, en priant, en implorant
et en exprimant sa peine à Dieu. D'où viendra cette aide concrète
? Il ne le sait pas, mais espère beaucoup car il a déjà
goûté au remède pour son âme et donc sait qu'il existe
vraiment.
Méron : Tombeau de Rabbi Chimon Bar Yo'haï
A environ une journée
de voyage à dos d'âne, ou plus, de Tibériade se trouve Méron,
le Saint tombeau de Rabbi
Chimon Bar Yo'haï, que son mérite nous protège. Un homme
ne quitte pas la sépulture déserte, toute la semaine durant. Il
prie et étudie sur place. Il ne rentre chez sa famille à Tsfat,
que pour le chabbat. C'est un juste caché, qui sert Dieu anonymement.
Jour et nuit il déverse son cur en cet endroit sacré d'où
montent mieux les prières. Il s'appelle Rabbi Israël Kardouner,
que son souvenir soit une bénédiction. Il a vécu en Ukraine
dans une famille riche et respectée. Un brillant avenir l'attendait.
Mais il a tout abandonné pour se rapprocher de Dieu et de la 'Hassidout
Breslev. Il s'est enfuit à Ouman, la bourgade où Rabbi Na'hman
de Breslev repose. Il se recueille sans cesse sur sa tombe.
Pour rien au monde maintenant il ne quitterait Méron. Mais il est saisi
de douleurs atroces dans les articulations. Contre son gré il se résout
à prendre les eaux thermales de Tibériade.
Ce sera la rencontre choc entre le maître et l'élève (voir
le récit de la rencontre raconté par Rabbi Israël Dov lui
même).
Les épreuves : Pour se rapprocher du Tsadik Véritable
Dès le premier instant
où il découvrit ''fortuitement'' son premier livre Breslev, le
jeune Israël Dov dut déjà faire face à l'opposition,
à l'animosité, aux quolibets de ses camarades de yéchiva,
de ses voisins et de sa famille. Il fut poursuivi, isolé, traité
en paria par ses congénères. lorsqu'il fréquenta assidûment
son maître, le saint Rabbi Israël Kardouner, le village entier de
Tibériade se dressa contre lui: disputes, vexations, menaces, coups,
pressions de toute sorte, rien ne lui fut épargné. Il dut affronter
la réprobation de son père aveugle aimé et respecté,
pour avoir embrassé la voie de Rabbi Na'hman. Il du faire face à
la condamnation de toutes les autorités en Thora de sa communauté.
Mais une épreuve encore plus cruelle l'attendait. Se rendant compte que
son fils est ''perdu'', c'est à dire déterminé à
être Breslev, sa mère perd connaissance! On tente de la ranimer
mais sans succès. Elle est transportée par la 'Hevra Kadicha qui
commence les préparatifs mortuaires. On imagine que soudain, l'univers
bascule pour le jeune Israël Dov! Sa mère sur le point d'être
enterrée, morte de chagrin par sa faute! Les sentiments de culpabilité,
les doutes, la ville qui le traite d'assassin! Toute cette amertume pourquoi
? Pour quelques idées nouvelles sur le judaïsme? Pour quelques livres?
Pour un nouveau maître ? N'était ce pas trop cher payer ? Tant
de souffrance et de sacrifices, tant de travail personnel pour en arriver là!
Les dilemmes, les insinuations secrètes et douloureuses d'une conscience
blessée. Les questions. Les regrets. Les " et si j'avais fait autrement
". Tout se bouscule dans la tête et le cur du jeune Israël
Dov.Et la profanation du nom de Breslev!
Mais après le vacillement, Israël Dov se ressaisit et reste ferme
dans sa foi en Dieu et en Rabbi Na'hman. Son
maître Rabbi Israël Kardouner le sent, le comprend. Et il se
met alors à prier comme un des 36 justes parfaits, pilier du monde qu'il
était, peut le faire. Avec des larmes, du plus profond du cur et
de l'âme.
A quelque distance de là, la 'Hevra Kadicha avec d'autres pleurs, d'autres
soupirs, de douleur et de désolation des proches.
Et puis le miracle. La " morte " qui commence à bouger! On
s'étonne, se ravise, on examine. C'est pourtant indéniable, la
vie reprend possession du corps inanimé, au rythme des prières
de Rabbi Israël Kardouner. Israël Dov respire. Il avait cru toucher
le fond mais Dieu a eu pitié. Sa conviction n'aurait cependant pas changé.
C'était une épreuve très pénible " se rapprocher
véritablement de Rabbi Na'hman est plus difficile que le sacrifice d'Isaak
". La quête spirituelle et le périple jonché d'obstacles
d'Israël Dov continue sans trêve.
En se rapprochant de Rabbi Na'hman, source de toutes les âmes, Israël
Dov ne sait pas encore qu'il rapproche le monde entier de la Délivrance
Ultime.
Les
souffrances : Pour devenir un Tsadik
Son projet de mariage est menacé car il est Breslev. Il risque de ne
jamais pouvoir se marier si sa future belle famille s'oppose à son union.
La pauvreté noire. La condamnation publique générale ne
sont que quelques aspects connus de la vie de Rabbi Israël Dov Odesser.
Malgré les épreuves il se lance à fond dans le Service
Divin, ne quittant pas son maître Rabbi Israël Kardouner. Sur les
collines décharnées de sa région il poursuit son travail
d'Hitbodedout. Il se lève chaque nuit à 'Hatsot (milieu de la
nuit). Ni l'obscurité, ni le froid ne l'empêche de s'immerger dans
le lac glacé, bain rituel nocturne gratuit pour cet étudiant démuni
et marginalisé de la yéchiva. Il prie, il danse, il étudie,
il dialogue. Il monte et monte de niveau, progressant sans relâche. Malgré
ses épreuves, sa sérénité et sa joie de chaque instant
étonnent autour de lui.
Mais c'est bientôt la chute libre! L'échec. Le pêché:
le 17 Tamouz à l'aube, jour de jeûne, Israël Dov oublie et
mange! Il s'afflige de sa faiblesse et sombre dans le désespoir. Après
ses succès dans le Service Divin, voici qu'il a failli à sa tâche
la plus élémentaire. Il pleure, demeure prostré, ne s'alimente
plus une semaine durant, jeûne expiatoire qu'il se décrète
à lui même. A la yéchiva on pense qu'il a perdu la raison...
Et puis c'est le miracle. Du fond de la dépression jusqu'au sommets de
l'allégresse.
1922 : le Pétek
9 juillet 1922 - 23 Tamouz 5682 - Israël Dov a 34 ans
Par voie surnaturelle, miraculeuse,
Rabbi Na'hman, qui a quitté ce monde depuis déjà 112 ans
écrit et envoi une lettre posthume à Israël Dov.
C'est une lettre de réconfort qui contient les secrets de la délivrance
et une ségoula merveilleuse; la signature de Rabbi Na'hman, exposant
son nom sous une forme entièrement nouvelle, qui est le chant nouveau,
les dix mélodies de la Guéoula dont parle entre autre le Tikouné
Zohar. C'est le remède absolu des maux de la génération.
C'est le condensé parfait pour notre époque de faiblesse. le moindre
qui contient le plus:
NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN
(Lire le récit autobiographique de la réception de la lettre sainte (Pétek))
Après avoir reçu ce remède, cette lettre, Israël Dov reprend son travail spirituel avec encore plus de motivation, toujours en secret. Personne ne connaît sa grandeur. Personne ne soupçonne le niveau extraordinaire qu'il a atteint.
Le travail Divin en secret
Tibériade - Jérusalem
- Tel-Aviv - Jérusalem de nouveau. Israël Dov poursuit son ascension
spirituelle. Beaucoup d'efforts, beaucoup d'épreuves, beaucoup d'étude
et de prière. Beaucoup d'abnégation pour aider les autres. Peu
de sommeil. Sa fille Tsipora témoigne : à chaque occasion où
elle se levait la nuit, elle trouvait immanquablement son père éveillé,
occupé à ses tâches sacrées. Israël Dov recherche
la compagnie des sommités spirituelles: il observe, étudie, s'inspire
... on se démarque. Il recherche la vérité.
A l'âge mûr, il est veuf et habite Guivat Chaoul à Jérusalem:
ses voisins entendent à son insu par les balcons la mélodie de
ses prières nocturnes qui embellissaient l'obscurité. Malgré
les vicissitudes, malgré les douleurs de la vieillesse, il reste toujours
joyeux. Proche de 95 ans, il habite maintenant dans une maison de retraite à
Raanana. Mais il se sent mal à l'aise, on l'empêche de sortir la
nuit dans le parc pour son Hitbodédout. Il est le dépositaire
d'un lourd secret. Mais il attend et attend encore l'accomplissement des promesses
du Pétek.
1983-1984 : Le service Divin Dévoilé - La diffusion du Pétek
Un jour, un fonctionnaire
des impôts entre dans la maison de retraite et fait connaissance de cet
homme âgé à barbe et papillotes blanches. Rabbi Israël
Dov lui lance " Veux-tu une part dans la Délivrance Messianique?
Alors conduits-moi au Mikvé (bain rituel) " . L'éclair de
génie du fonctionnaire fut de croire en toute simplicité à
la véracité de la chose. Il le conduit au Mikvé. Rabbi
Israël Dov s'y trempa 310 fois successives comme c'était toujours
son habitude. Et il parla du Pétek, ce fût le début d'une
nouvelle phase de sa vie. A l'âge de 95 ans!
Autour de lui se constitue un petit groupe qui croit au Pétek et en Rabbi
Israël Dov. Entre eux, Rabbi Israël Dov ne veut pas de rapport de
maître à élève . Il impose des relations simples
de camaraderie, d'égal à égal où ne préside
que la vérité, par dessus tout.
Il affirme que chacun peut être le maître de l'autre car chacun
possède en lui un point positif particulier qui n'existe pas chez son
voisin et dont il faudrait s'inspirer. Rabbi Israël Dov voyage aux USA
et à plusieurs reprises en France.
Après son passage éclate un engouement sans précédent
pour Breslev. Rabbi Na'hman est découvert par des juifs très éloignés.
Le Pétek conquit les curs . Des livres sont imprimés, distribués
à prix coûtant. Des familles font leur alya pour mieux vivre leur
'Hassidout Breslev. Beaucoup font Téchouva (Retour vers Dieu).
Il y a des interviews dans les journaux, des émissions de télévision.
Rabbi Israël Dov entreprend une série de pérégrinations.
Allant de maison en maison . D'amis nouveaux en amis anciens. D'invitation proposée
en invitation suggérée. Il sillonne Israël du Nord au Sud
et d'Est en Ouest, semant partout des grains de foi et de vérité,
refusant obstinément de se fixer longtemps au même endroit, pour
des raisons connues de lui seul.
1994 : Le dernier Roch Hachana à Ouman : SEPTEMBRE 1994 (TICHRI 5755)
Rabbi Israël Dov a
106 ans. Malgré la vieillesse, la fatigue et une éruption cutanée
qui le fait énormément souffrir il prend l'avion et voyage à
Ouman pour Roch Hachana 5755. Son visage diffuse une lumière que tous
remarquent et qu'il tente sans succès, de cacher de sa main. Il déclare
à un proche " Il y aura pour moi un endroit à Jérusalem
" Très peu comprennent. Quelques uns redoutent le pire.
Rabbi Israël Dov est très joyeux et demande qu'on l'amène
dans la grande synagogue d'Ouman, pour la prière du 2ème soir
de Roch Hachana. Il pénètre dans la salle et donne alors la note.
Ils sont bientôt des centaines qui scandent le chant célèbre
NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN. Rabbi Israël
Dov sourit, rit, impose le rythme et le relance sans cesse...
De retour à Jérusalem il prend soin de dicter un testament qui
régit l'usage des fonds de l'association qu'il a constituée et
dont le but est de diffuser les ouvrages de Rabbi Na'hman.
Par ailleurs, plusieurs témoignent que Rabbi Israël Dov prit la
peine de les aider à mettre de l'ordre dans leurs affaires personnelles:
un mariage, une décision importante à trancher, des instructions
pour l'éducation des enfants, des injonctions fines pour sa vie privée...
Et puis, lui si discret, si modeste, si effacé fait soudain une déclaration
fracassante.
La dernière déclaration de Rabbi Israël Dov
Un magnétophone est
branché et il déclare : " Le
monde ne sait pas qui je suis ! ! Je vais vous l'annoncer : je suis Na
Na'h Na'hma Na'hman Meouman "
Cette déclaration capitale personne ne la comprend sur le moment. Elle
est dite en plus avec un certain humour, et est entrecoupée du rire contagieux
de Rabbi Israël Dov.
" Le monde entier et le gouvernement ne savent pas qui je suis... Voici,
je vous informe sur ce que je suis: Je suis NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN...
"
" Qui est le Rabbi du monde entier ? Rabbi NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN"
Et ces phrases sont répétées sans relâche, plusieurs
dizaines de fois!
C'est seulement quelques jours avant de nous quitter que Rabbi Israël Dov
tint ces propos qui aujourd'hui nous donnent la fusion et nous font monter des
larmes aux yeux!
Rabbi Israël était donc devenu l'émanation spirituelle Rabbi
Na'hman et nous ne le savions pas! Son représentant sur terre. Son fondé
de pouvoir comme le Pétek le précisait. Nos sages enseignent que
n'importe quel juif s'il se purifie et élève son corps et son
âme par un travail Divin intensif et total, peut mériter d'accueillir
de son vivant l'âme ou une partie de l'âme de grands Tsadikim disparus.
Ceux-ci descendent en lui et lui constituent un supplément d'âme.
Le Ari z'al révèle que Rabbi Chimon Bar Yo'haï mérita
d'accueillir en lui l'âme ou une partie de l'âme de Moché
Rabénou, qu'il soit en paix.C'est cela le Sod A'hibour, le secret de
la supplémentation.
Dans son ouvrage " La porte des guilgoulim " (page 2) : il est écrit
au nom du Ari z'al: " Le Roua'h des Tsadikim ou leur Néchama descendent
et habitent en un homme, d'après le secret du 'Hibour, pour l'aider dans
son service divin " Et comme il est écrit (Midrach Hané-élam)
" qui vient se purifier ou l'aide "...
... Et le principe du processus est le suivant: selon le degré de purification
et d'élévation de la réparation spirituelle qu'a atteint
cet homme (nefech), ainsi le nefech d'un Tsadik particulier se réincarnera
dans le corps de cet homme vivant. Ce Tsadik a pour sa part, déjà
entièrement achevé sa réparation personnelle et ses réincarnations,
et n'a pour lui, besoin de revenir...
... Parfois sont concernés des Tsadikims des toutes premières
générations de l'humanité, y compris Adam le 1er homme,
le tout selon la réparation et la purification de " l'hôte
"... Cette réincarnation chez un être déjà vivant
c'est cela le secret du Hibour. Celui-ci a deux buts: le 1er, améliorer
l'hôte et l'amener au degré de purification du Tsadik de sorte
que celui-ci l'aidera à rajouter Mitsvot, Sainteté et études
de manière qu'il parviendra dans le monde futur au niveau de ce Tsadik
(qui descend en lui). Le 2ème but c'est que le Tsadik qui descend chez
son " élève " s'associe ainsi et prend une part du travail
divin accompli par l'hôte vivant. C'est le sens de ce qui est écrit
" Grands sont les Tsadikim qui même disparus méritent d'avoir
des enfants " autrement dit le Tsadik rend celui en qui il descend, méritant
et devient pour lui comme un père pour le guider "...(Cité
dans l'ouvrage " Le pouvoir de Rabbi Chimon Bar Yohaï " par le
Rav Y.A Zelig Margaliot au chapitre 'Hibour de l'âme de Moché Rabbénou
en Rabbi Chimon Yohaï)
D'autre part, le " Chlach Hakadoch ", l'auteur du " Chné
louhot aBrit " écrit à la section "vahet'hanan "
à propos du verset " vaithaber bi " (même racine que
le mot 'hibour) toujours au nom du Ari z'al : " à chaque génération
revient Moché Rabbenou selon le secret du 'Hibour ... et il revient ainsi
tous les 50 ans... "
Ainsi il ressort maintenant clairement que dans le Pétek on peut comprendre
la 1ère ligne " Il m'a été très difficile de
descendre jusqu'à toi, mon cher élève " comme étant
une allusion au secret du 'Hibour. L'âme de Rabbi Na'hman, ou une partie
de celle-ci, est descendue dans le corps de Rabbi Israël Dov Odesser, qui
par son travail personnel s'est tant purifié, qu'il est devenu le "
Cher élève " du maître. Son fondé de pouvoir
pour achever et parachever son uvre . Le réceptacle apte à
accueillir sa lumière et sa flamme, c'est à dire sa sagesse et
sa foi:
" Et c'est sur toi que j'ai dit: mon feu brûlera jusqu'à la
venue de Machia'h "
" renforce toi " c'est à dire que Rabbi Na'hman renforce Rabbi
Israël Dov par le fait qu'il soit descendu en lui " et sois courageux
dans ton service Divin NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN.
Et dans le Likoutey Moharan
(II,7) l'ouvrage princeps de Rabbi Na'hman on peut lire: " Le dirigeant
véritable est celui qui sait avoir pitié. Et un tel dirigeant
miséricordieux, il n'en existe pas en dehors de Moché Rabbénou.
Car il fût le dirigeant d'Israël et il sera son dirigeant dans le
futur. Car ce qui fut est ce qui sera (kohelet1) "...... " La perfection
et la plénitude de l'âme, ce n'est pas d'être seulement fondue
dans les hauteurs spirituelles. Mais plutôt de résider en même
temps en haut et en bas...... C'est pourquoi il faut laisser après soi
sur la terre un fils ou un élève ... afin que son esprit (Da'at)
subsiste en bas, de sorte qu'il puisse éclairer les habitants de ce bas
monde. Car lorsque son esprit subsiste en bas grâce à un fils ou
un élève, alors c'est comme si lui-même restait sur terre
véritablement "
Il est donc permis de conclure qu'un Tsadik est intéressé de résider
à la fois dans le ciel et sur terre et donc d'élire " domicile
" après sa mort chez un élève vivant, dans son corps,
et qui s'en est rendu digne. De plus il semble qu'ici Rabbi. Na'hman suggère
peut-être, qu'il continuera son travail commencé, même après
sa mort, par l'intermédiaire d'un élève. Cet enseignement
prophétique pour Rabbi Israël Dov fut le premier que Rabbi Israël
Kardouner lui enseigna, dans la synagogue inondée des 'Hassidim, à
Tibériade, sur une table flottante, à la lueur d'une bougie, l'hiver
de leur première rencontre.
Confirmant cette thèse on lit dans " Hayé Moharan "
(La vie de notre maître Rabbi Na'hman) au § 229: C'est Rabbi
Nathan qui interroge son maître Rabbi Na'hman " Je le questionnais
un jour au sujet des paroles jadis entendus de ses saintes lèvres. Ces
nombreux propos au travers desquels il semblait qu'il vivrait longtemps et aurait
le temps nécessaire pour terminer son uvre selon son désir...
Il répondit: " - Avez vous entendu sa question? En fait pour moi
aussi c'est une question difficile ". Puis il ajouta: " mais n'ai-je
pas terminé ? J'AI TERMINE ET JE TERMINERAI "...
Et lorsqu'il partit pour Ouman je l'accompagnai. Au cours du voyage, il s'entretint
avec moi du fait qu'Hachem béni soit-il termine toujours ce qu'il entreprend
(cf.§ 4)
Pour expliquer cette notion comme il se doit, il faudrait beaucoup raconter
et de nombreux feuillets n'y suffiraient pas. En résumé, au début,
lorsque nous devînmes ses disciples, il semblait clair qu'il pourrait
très rapidement mener à bonne fin le Tikoun (l'uvre réparatrice)
qu'il avait entrepris. Nombreux furent d'ailleurs les propos qu'il tint à
ce sujet. Mais par la suite, du fait de nos nombreux pêchés de
la génération, à cause du défi immense qu'il représentait
pour le Satan; des oppositions si puissantes se soulevèrent contre lui
que cela entraîna chez beaucoup une grande confusion. Et il ne put terminer
de son vivant comme il l'aurait voulu. Et malgré tout il put déclarer
qu'il avait terminé et qu'il terminerai encore! Car après son
retour de la ville de Lemberg, son niveau spirituel était si grand et
ses propos si élevés que sa lumière ne s'éteindra
pas pour l'éternité. Comme l'indique ce mot rapporte en son nom
: " Mon feu brûlera jusqu'à la venue du Machia'h " Très
bientôt. De nos jours. Amen " "
18 'Héchvan 5755 (23 Octobre 1994)
Rabbi Israël Dov nous quittait, comme il nous l'avait laissé entendre. Il laissa ce monde non sans prendre sur lui jusqu'à la dernière minute des souffrances énormes, expiation ultime qu'il assumait pour la génération. A la date des 30 jours après son décès, ceux qui vinrent sur sa tombe au cimetière de Guivat Chaoul à Jérusalem pour répondre au Kadich, furent soudain saupoudrés de cendres! C'était pourtant un jour pluvieux. A plusieurs mètres au dessus de l'allée où il repose un cyprès pris feu soudain, sans raison apparente. la flamme s'éleva dans le ciel. Les cendres emportées par le vent tombèrent sur l'assistance hébahie. Une photo fut prise qui atteste du phénomène. Dans l'enseignement du Likoutey Moharan II, 67 on lit: " Lorsque les luminaires de lumière (les vrais Tsadikim) disparaissent... alors des incendies se déclarent dans le monde, qu'à Dieu ne plaise... "
RABBI ISRAEL DOV
L'HOMME :
Le prototype du serviteur de Dieu
Rabbi Israël Dov, par ses efforts personnels, fit de lui-même l'exemple à suivre du serviteur véritable de Dieu: celui pour qui la foi l'emporte toujours sur l'intellect. La ferveur dans la prière. L'application dans l'étude. La crainte de Dieu. La simplicité et surtout l'humilité. Le dépouillement de tout artifice. L'éloignement par rapport au mensonge, à la duplicité, à la grâce mensongère. L'amour du prochain: un être sensible à la souffrance d'autrui. toujours prêt à aider, à écouter, à consacrer de son temps précieux, à prier pour qui le lui demande. Il était très fin, avait énormément de tact car il se mettait à la place de son semblable. Son visage irradiait la présence Divine.
L'anti rabbi
Là où d'autres maîtres établissaient leur cour, leur sphère d'influence. Là où d'autres faisaient tout pour attirer l'attention, les honneurs, lui se faisait tout petit, jouait à l'ignorant. Un jour à Pessah, devant un jeune homme qui passait le séder avec lui et quelques autres, Rabbi Israël demanda ingénument de quel côté fallait il s'accouder, à gauche ou à droite ? Pour dérouter et se cacher.Invité à prononcer le Kidouch (bénédiction sur le vin) sous le dais nuptial d'un mariage, il fit mine de ne pas savoir, et demanda au Rav de l'endroit de dire mot à mot les bénédictions qu'il répéta après lui laborieusement. Beaucoup dans l'assistance ne vinrent jamais, après coup lui demander de les bénir! Ils ne le prirent jamais pour ce qu'il était, un Tsadik hors du commun. Toujours il fuyait les honneurs, les places en vue. Il recherchait l'anonymat. Bien plus, il brouillait les pistes. Ses réactions désarçonnaient ceux qui ne le connaissaient pas, sciemment.
L'anti Mensonge
Quand il vivait à Tibériade, à la synagogue lors du discours du Rav, ils étaient quelques uns à opiner de la tête aux propos entendus. Ainsi ils étaient reconnus et bien vus. Rabbi Israël manquait du minimum pour vivre. Le fait d'opiner de la tête aurait pu lui valoir avantages ou subsistance. Mais il restait de marbre. Son visage ne marquait aucune flatterie. On lui demanda, mais pourquoi ne pas faire un peu semblant, tes enfants avaient faims, manquaient même de pain. Il répondit qu'à aucun prix il n'aurait voulu les nourrir d'un pain de mensonge. Il s'arrangeait toujours pour écarter de son cercle, les proches ou les élèves, même instruits en Thora, s'il les sentait intéressés où s'ils ne recherchaient pas la vérité par dessus tout. Rabbi Israël Dov était vrai.
Loin des contingences du monde
Il était détaché
des contingences journalières. Il était sans aucun désir
matériel pour lui-même.
Loin, très loin de l'appétit de l'argent. Un jour, un bienfaiteur
le voyant errer de maison en maison, invité ici, invité là
lui donna une somme d'argent à condition qu'il l'utilise pour louer un
appartement pour un certains temps. C'était en effet très difficile
pour un homme de son âge d'être ainsi tiraillé entre plusieurs
endroits, ses affaires parfois tardant à venir, manquant par moment de
linge car sa valise était restée chez son ancien hôte...Rabbi
Israël prit l'argent. Puis il déclara. " Cet argent tu me l'as
donné n'est-ce pas? Il est donc à moi. Il servira donc pour imprimer
des livres. " Et il poursuivit sa vie d'errance...Il était loin
du pouvoir. loin de tous les plaisirs de ce monde. Toujours habillé simplement,
mangeant extrêmement peu. Refusant tout signe distinctif extérieur.
La " MERCAVA " dirigée par Dieu
De même qu'un véhicule n'a pas de volonté propre, si ce n'est celle de son conducteur. De même Rabbi Israël Dov avait complètement annulé son " moi ". Il se laissait entièrement guider par la volonté de Dieu, par ce qui semblait être les circonstances. Il s'efforçait de ne pas intervenir dans les aspects concrets, dans les domaines tangibles de sa vie. Il n'agissait que par la prière. Jamais par la contrainte, jamais par des ordres, surtout pas par des intrigues ou des manipulations. Même pas par des demandes clairement exprimées. Son travail sur lui-même allait au point qu'il ne demandait rien à autrui, même s'il en avait cruellement besoin, laissant la chose venir " d'elle même " c'est à dire de la bonté de Dieu, ou être proposée par autrui, ce qui est aussi faire confiance à la providence Divine. Il ne voulait pas changer le déroulement des événements fixés par le Créateur. Il ne voulait pas s'immiscer dans les plans Divins, faisant confiance à Dieu pour toute chose, grande comme petite. Il faisait de l'ordre du jour de Dieu son propre ordre du jour. A la fin de sa vie il n'indiqua à personne où il voulait être enterré, ni comment, ni par qui, s'en remettant jusqu'à la dernière seconde au Maître du monde. Il était le dépositaire de la confiance en Dieu et de la foi véritables.
Le modèle de gaité
Jamais on a entendu Rabbi Israël Dov se plaindre. Il pouvait souffrir moralement ou physiquement. Il pouvait être rompu de fatigue. Il restait toujours joyeux, jovial, de bonne humeur, quelle que soient les circonstances. Il acceptait avec gratitude son sort. Il appliquait avec zèle la consigne de Rabbi Na'hman: " C'est une grande mitsva d'être toujours joyeux !! "
LE TSADIK :
La chaîne ininterrompue:
Rabbi Na'hman eut pour élève Rabbi Nathan, qui eut pour élève Rabbi Moché Breslever. Celui-ci eut pour élève Rabbi Israël Kardouner qui fit de Rabbi Israël Dov son élève. Mais par dessus tout, ce dernier devint le " cher élève " de Rabbi Na'hman lui même, directement, comme cela est attesté par le Pétek.
Un géant de la Kabbale (sagesse Esotérique de la Torah):
Le décisionnaire considéré comme la sommité de son temps dans la loi juive, le Rav Moché Feinstein z'al rencontra Rabbi Israël Dov à New York. Ils étudièrent ensemble un enseignement du Likoutey Moharan qui traite " de la force d'attraction " du Tsadik qui se diminue lui même au point d'être comme la terre que chacun piétine. Le gendre du Rav Moché Feinstein z'al, le Rav Tendler était présent à l'entretient. A la fin de la rencontre le Rav Moché Feinstein demanda que Rabbi Israël Dov impose ses mains sur sa tête pour qu'il le bénisse. Il écrivit à propos de Rabbi Israël Dov " qu'il était un géant (gaon) dans la Kabbale et qu'il a pu voir une lettre secrète qu'il possède, chose éminemment merveilleuse " (le Pétek). A la fin de sa vie Rabbi Israël Dov s'ouvrit à quelques proches et leur déclara que sur la guéoula (délivrance), personne dans la génération n'en savait autant que lui.
Un Tsadik rempli de pouvoirs qu'il cachait :
Il ne voulait pas être pris pour un Admour ni pour un Tsadik. Il déclarait qu'il était un homme simple. Il déployait beaucoup de subterfuges pour se dissimuler quand il aidait les autres.
Chacune de ses bénédictions
se réalisait mais il les mettait sur le compte des pouvoirs de Rabbi
Na'hman. Un jour qu'il passait quelques temps chez un couple sans enfant de
Jérusalem, il accomplit en secret ce qu'il accomplit. Quand il prit congé
de ses hôtes il souleva un motif de dispute et tint des propos peu agréables.
Le couple se fâcha et s'éloigna de lui. Mais peu après une
fille leur naquit. Ils mirent du temps, des années à comprendre
que l'altercation avait en fait été créée de toute
pièce par Rabbi Israël Dov pour leur bien, et pour cacher ses bénédictions.
Une autre fois, il arriva que Rabbi Israël Dov élu domicile pour
quelques temps chez une famille de Tsfat, jeune couple sans enfant. Rabbi Israël
séjourna chez eux à plusieurs reprises. Un jour que Rabbi Israël
Dov prit congé de ses hôtes, la jeune maîtresse de maison,
prise d'un accès d'audace sainte lui déclara qu'elle refusait
de lui donner l'autorisation de quitter son logis. Elle n'y consentait qu'à
la condition que Rabbi Israël Dov décrète au ciel qu'elle
ait un garçon dans l'année! Rabbi Israël Dov ël refusa,
et dit qu'il n'était pas un Tsadik capable d'imposer des décrets,
qu'il n'était qu'un homme simple. Mais l'hôtesse n'en démordit
pas et insista longtemps. Finalement Rabbi Israël Dov lui dit : "Si
vraiment comme tu le dis je suis un Tsadik, alors je décrète que
tu aies un garçon cette année! Dans l'année elle accoucha
d'un garçon...
Son esprit prophétique
" Avant que quelqu'un n'ait encore frappé à ma porte, on
me révèle d'en haut ce qu'on va me demander ou me dire ".
Les exemples foisonnent qui attestent que selon les circonstances, ceux qui
le visitaient le trouvaient dans des dispositions différentes, selon
le sujet dont il etait question : s'il s'agissait d'un acte de don de soi, d'un
acte de bonté qu'une personne était prête à faire,
dès son entrée elle trouvait Rabbi Israël Dov avec un visage
avenant et souriant. S'agissait il de quelque chose de douteux, son visiteur
ressentait-il un peu d'orgueil, de fierté, le visage Rabbi Israël
Dov se fermait, dès l'apparition de la personne.
Son aide aux accouchements
Combien sont elles qui furent délivrées dés que l'on pouvait
prévenir Rabbi Israël Dov ? beaucoup. Combien d'accouchements difficile,
dangereux, se terminèrent ils pour le mieux grâce à la bénédiction
de Rabbi Israël Dov ? beaucoup. Dans le Likoutey Etsot il est écrit
" les dépositaires de la vrai confiance en Dieu sont les outils
des accouchements (kli olada) de la génération "
Guérison des malades
Maladie bénigne ou grave, plusieurs cas documentés prouvent l'intervention
positive et efficace de Rabbi Israël Dov dans leur guérison.
Un Tsadik disponible
Même plongé dans ses réflexions saintes, même absorbé dans une étude personnelle, même en pleine récitation des psaumes, si quelqu'un venait lui parler il fermait son livre, émergeait de ses pensées et était tout ouïe pour son interlocuteur. Celui qui lui exposait ses questions, ses douleurs, ses dilemmes et ses peines repartait toujours allégé, soulagé. Rabbi Israël ressentait les souffrances d'autrui comme si c'était les siennes. On le quittait rasséréné. Et lui avait besoin de temps pour surmonter la peine qu'il éprouvait maintenant à la place de l'autre. Il prenait sur lui les souffrances d'autrui morales comme physiques. Combien de fois vint on le réveiller en pleine nuit. Jamais il n'eut de reproches, de geste d'humeur. Jamais sa porte n'était fermée pour personne 24 heures sur 24! Des gens qui le voyaient pour la première fois ressentaient une telle proximité, une telle affabilité, que plusieurs se prirent le plus naturellement à l'étreindre ou à l'embrasser sur le front comme s'ils l'avaient connus depuis toujours. Ils l'appelaient " Grand père " (saba). Même fatigué, même souffrant, même malade, il était présent pour qui en avait besoin.
LE TSADIK FONDEMENT DU MONDE
Rabbi Israël Dov est devenu le " cher élève " de Rabbi Na'hman. Il a mérité de recevoir le renfort des pouvoirs de Rabbi Na'hman. Il a réussi à être digne d'accueillir en lui l'âme de Rabbi Na'hman, au point de devenir son maître, un pilier du monde. Un Tsadik sur lequel le monde entier repose.
SON PROJET :
Diffuser
l'uvre et la lumière de Rabbi Na'hman de Breslev, condition sine
qua non de la délivrance messianique.
Dévoiler, divulguer et répandre
le Chant Nouveau composé des dix mélodies aptes à guérir
l'humanité de tous ses maux. Faire connaître le Pétek
Faire venir le Messie et unir l'âme
collective du Tsadik (l'âme du Tsadik source de toutes les âmes,
du niveau de Moché Rabbénou, c'est à dire Rabbi Na'hman
avec le peuple d'Israël.
SON UVRE :
Elle se résume en
deux points : faire des âmes et faire des livres.
Sans mentionner les tâches qu'il accomplies et qui nous sont inconnues
dans le détail: les réparations spirituelles, l'adoucissement
des rigueurs célestes, l'annulation des décrets divins douloureux,
la rectification des âmes des défunts, le rapprochement des âmes,
le mystère de Roch Hachana... nous citerons quelques aspects dévoilés
des réalisations de Rabbi Israël Dov, que son mérite nous
protège , Amen.
Faire des âmes :
La lumière du Tsadik
Encourager à étudier les enseignements de Rabbi Na'hman et à appliquer ses conseils. Faire goûter à chacun les délices d'être proche du Tsadik authentique. Car ses paroles sont le baume régénérateur des âmes lasses et blessées de notre temps. Ses conseils et ses préceptes sont une aide précieuse pour chacun de nous. Ils apportent la joie, la sérénité et aident chacun à remplir sa vie. Se rapprocher du Tsadik c'est l'assurance d'être dirigé chacun vers son but spécifique et véritable, pour lequel il est venu sur terre. Rabbi Israël voulait donc apporter à chacun la possibilité d'aimer Rabbi Na'hman.
Une téchouva de qualité
Rabbi Israël semblait
préférer un retour vers Dieu (téchouva) sincère
et profond plutôt que des actions de masse superficielles et éphémères.
" Il y a Téchouva et Téchouva " disait il. Il faisait
des efforts aussi pour rapprocher les gens célèbres, ou possédaient
un potentiel pour rapprocher à leur tour d'autres âmes du Tsadik,
sans négliger pour autant de faire les mêmes efforts pour des gens
plus simples.
C'est ainsi qu'il rapprocha de Breslev
le Président de l'Etat d'Israël, Zalman Chazar qui publia les
lettres qu'il reçu de Rabbi Israël. Le recueil eut un grand succès
et est devenu un Best seller: " Ibé Hanahal " traduit en français
sous le titre " A l'écoute du fleuve " (voir Correspondances).
De même Martin Buber, écrivain de réputation mondiale Chaï
Agnon aussi, prix nobel israélien de littérature. Beaucoup des
dirigeants Breslev actuels ou passés ont été ramenés
à Breslev ou renforcés par Rabbi Israël Dov. Mais aussi des
centaines d'anonymes qui lui doivent aujourd'hui ce qu'ils sont devenus. Intelligentsia
ou homme du peuple. Religieux ou incroyants. 'Hassidim ou Litaim. Tous méritèrent
l'attention de Rabbi Israël, et pourvu qu'ils soient disponibles à
écouter sincèrement les paroles du Tsadik et à laisser
entrer en eux.
Encourager L'alya vers Israël
Qui plus que Rabbi Na'hman a écrit, parlé, vanté, loué, propagé la grandeur de vivre sur la terre d'Israël. A son tour Rabbi Israël encouragea vivement à monter en Israël. Il faisait l'apologie de la terre, de son ciel, de ses fruits uniques. Beaucoup lui doivent d'avoir accompli cette mitsva. " Erets Israël est l'intégralité de la sainteté de toutes les saintetés".(Likoutey Etsot)
Faire des livres
Support essentiel de diffusion
du message de rabbi Na'hman. Les livres ont aussi une action propre en tant
que tels:
- " Lorsqu'un livre nouveau est imprimé les larmes versées
pour le réaliser annulent les mauvais décrets des nations contre
nous "
- " Quand un grand livre est publié les femmes stériles peuvent
concevoir des enfants "
Peu avant sa mort Rabbi Nathan prédit la multiplication des livres hérétiques,
remplis de notions erronées, nous éloignent de Dieu et de sa vrai
sagesse ainsi que du bonheur. Mais " une seule page de Rabbi Na'hman arrangera
tout " .
- " dans chaque leçon et chaque enseignement que je professe, on
peut retrouver toute la Thora, les prophètes les hagiographes et toute
la Thora orale "(Rabbi Na'hman - sirot Haran : § 201). Rabbi Israël,
même pauvre fit publier un recueil de prières choisies, du likoutey
tefilot. De même qu'à la fin de sa vie une compilation du Likoutey
Tefilot associé au résumé du Likoutey Moharan, sous le
titre " Kitvé Rabbi Na'hman ". Il est l'instigateur de la création
de groupes qui impriment et diffusent bénévolement les livres
Breslev. Ils sillonnent Israël dans les voitures bardées d'autocollants
sur chaque cm² et distribue à prix coûtants livres, reproduction
du Pétek, autocollants de la célèbre ségoula, la
signature de Rabbi Na'hman le NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN.
Ils dansent sur les places et amènent à tous le message Breslev
dans la joie et la bonne humeur.
LE PETEK :
La lettre de Rabbi Na'hman envoyée à Rabbi Israël Dov, le 23 Tamouz 5682 (9 Juillet 1922), par voie surnaturelle, 112 ans après son décès ! Elle contient des secrets non encore élucidés complètement. Elle renseigne sur la Guéoula (Délivrance Messianique) et apporte le remède souverain pour tous les besoins de chacun, la Ségoula (Remède mystique) célèbre maintenant et qui a fait ses preuves. Il est bon de la répéter très souvent, surtout en période de besoin ou de détresse qu'à Dieu ne plaise : " NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN " .C'est le nom du Tsadik associé au nom de Dieu en une combinaison kabalistique sublime.
Preuve de L'authenticité du Pétek
Les circonstances :
Les enquêtes :
Les recommandations
Les précédents
La richesse insondable du Pétek
Beaucoup de commentaires, de livres et de guématriot (valeurs numériques) furent écrits sur le Pétek et surtout sur la signature qui en est l'essentiel, de même que sur le nom de l'ange préposé à Roch Hachana.Citons par exemple :
La Ségoula qui réussit
Même sans approfondir dans l'étude du Pétek; le test qu'on fait beaucoup est de répéter la signature NA NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN et d'en attendre les effets. Beaucoup d'histoires vécues ont été racontées, publiées sur l'efficacité de cette Ségoula (Remède mystique). Mais à condition de la dire avec foi.
Les Dix Mélodies
Les Dix mélodies
sont le secret qui assurera la délivrance finale de l'humanité.
Les Dix mélodies sont du même ordre que les Dix Paroles par lesquelles
le monde a été crée. Elles ont le pouvoir de transformer.
De même que les dix paroles ont " transformé " le néant
en création de même les Dix mélodies transforment le mal
en bien, les fautes en mérites, la maladie en guérison, notre
monde actuel en le monde futur. Les Dix mélodies effectuent des tris:
elles font le tri entre la foi en Dieu et les croyances erronées. Elles
extirpent le mensonge et l'athéisme du cur de l'homme. L'humanité
est tombée dans les abîmes de l'impureté et particulièrement
du fait des fautes sexuelles (Pgam Abrit). Celles ci engendrent frustrations,
dépressions, tristesse et désespoir, origine de toute sorte de
maladies. Leur guérison tient en un mot: la Joie . Et les Dix mélodies
sont synonimes de : Joie. Un seul Tsadik a le pouvoir de guérir des dix
poisons dont souffre le peuple d'Israël .(Voir le Conte : " Les Sept
Mendiants ").
Les Dix lettres du nom Na'hman, quand on l'écrit comme dans le Pétek
sous la forme de
NA NA'H NA'HMA NA'HMAN sont les Dix mélodies capables de guérir
toutes les âmes d'Israël. Il a fallu des milliers d'années
pour que soit révélé ce secret, à notre époque
proche du Machiah. Voyons les étapes successives de la révélation
des Dix mélodies. Chaque étape est en même temps un critère
précis que devront posséder les Dix mélodies.
Etapes successives de la révélation des Dix Mélodies
Pour récapituler,
le Chant nouveau doit comporter :
* 4 parties
* Un rappel des 1ères lettres puisqu'il est simple, double, triple puis
quadruple
* Une base de 72
* Le nom du Tsadik
* Le nom d'Hachem
* 10 lettres
* La notion de 'Hessed (bonté)
De plus c'est un Chant de
foi qui est supérieur à toutes les sagesses. Et ce Chant de foi
n'est atteint que par le Tsadik qui a rang de Moché. Son nom doit être
associé au nom de Dieu. Dans le Pétek la signature NA
NA'H NA'HMA NA'HMAN MEOUMAN comporte toutes ces caractéristiques.
Et c'est cela la nouveauté. Et c'est cela la preuve.
Le Midrach Béréchit rapporte que le nom de Noa'h était
en fait Na'hman et quand son père comprit à sa naissance qui il
était il l 'appela Na'hman car il dit " Zé Ina'haménou
" celui-là nous consolera. Na'hman est donc un nom de 'Hessed, de
bonté, qui consolera l'humanité.
Pour conclure on peut dire que grâce au Pétek on sait que :
· Le chant nouveau c'est le nom même du Tsadik. Car la décomposition
particulière de la signature fait apparaître les 10 lettres, groupées
en groupe de 4.
· Le Tsadik qui a rang de Moché, c'est lui-même le Chant
.
· " Le Tsadik qui a mérité ce Chant, c'est lui-même
le Chant " comme l'a dit Rabbi Israël Dov.
La Ségoula du Nom Na'hman
RABBI ISRAEL A DIT
ANECDOTES SUR RABBI ISRAEL DOV
CONCLUSION
Rabbi Israël Dov a mérité que la Délivrance Messianique passe par lui. Elle dépend de la diffusion des livres de Rabbi Na'hman et de la diffusion du Pétek et du Chant Nouveau.Par le secret des 10 mélodies, le Machia'h viendra de nos jours, bientôt, Amen.
La
découverte par Rabbi Israël Dov Odesser de
Rabbi Na'hman de Breslev
et de ses enseignements
( Récit biographique transcrit à partir d'enregistrements audio)
Je ne raconterai ici qu'une partie infime de ce que mes yeux ont vu de la lumière de notre Maître - que son souvenir soit une bénédiction - qui a brillé sur l'un des grands 'Hassidim Breslev dont j'ai eu le mérite d'être un proche. J'ai vu de mes yeux comment il servait D. et pratiquait sa foi. Que la volonté de D. soit que la lumière de notre Maître ramène au bien toutes les créatures et que le monde qui se trouve dans l'obscurité mérite cette grande lumière et que se réalise pour nous le verset: "La terre sera remplie de la connaissance de D. comme l'eau abonde dans le lit des mers". Ainsi soit Sa volonté.
Toute ma vie, j'ai désiré raconter comment je me suis rapproché de mon Maître, Rabbi Israël Kardouner - le souvenir du Juste est une bénédiction - grâce auquel, j'ai mérité de me rapprocher de Rabbi Na'hman de Breslev - que son souvenir nous protège, ainsi soit-il -.
Depuis mon enfance, D. béni soit-Il, m'a gratifié d'une âme désirant ardemment se rapprocher de D.. Mon père, mon grand-père et mes arrière grands-parents étaient des 'Hassidim de Karlin, à Tibériade. Moi-même, j'étais très pieux et très attaché à la 'Hassidout de Karlin mais, par le fait que je livrais des batailles difficiles dans mon service divin, comme c'est le cas pour ceux qui commencent à servir D., surtout ceux qui sont très méticuleux et qui passent par des combats, des obstacles, des hauts et des bas etc... j'avais besoin d'armes pour témoigner, me renforcer et me raffermir afin d'être le plus fort dans les guerres contre le mauvais penchant.
Je cherchais un remède à mon âme jusqu'à m'abaisser devant les grands de la 'Hassidout, les sages de la génération et les Maîtres de la Kabalah. Je me réfugiais toujours chez eux et me plaignais des tourments de mon âme car je craignais D. et j'étais dans l'état de: "malheur à moi, à cause de mon mauvais penchant, malheur à moi à cause de mon Créateur", mais mon âme ne trouvait pas de répit. Je leur racontais tous mes tourments, mais ils n'avaient pas de remède pour me guérir. Parfois, cependant, je ressentais une amélioration, mais pas une guérison véritable. Cependant, je vis de mes yeux que D. béni soit-Il ne prive personne de son juste salaire. En effet, comme j'étais allé jusqu'à l'abnégation de mon âme en révélant tous mes tourments, en récompense, j'ai mérité de me rapprocher de notre Maître, le fleuve Jaillissant, source de sagesse.
La première cause de mon rapprochement fut que je trouvai à la Yéchiva entre les poubelles, un livre parmi ceux destinés au rebut, auquel il manquait le début et la fin. Comme il est interdit de garder des livres saints dans un état "qui leur est outrageant", je pris le livre afin de le mettre au rebut. Je pris le livre en très mauvais état et y jetai un coup d'il. Comme j'aimais beaucoup les livres afin de calmer un peu la soif de mon âme, je me mis à le lire et m'aperçus qu'il avait pour titre: `Hichtapé'hout hanefech'(Epanchement de l'âme) et effectivement il était comme son nom l'indiquait. J'ai toujours lu des livres, mais en trouvant ce livre, je pensais: "peut-être que D. m'a préparé ces feuilles comme remède à mon âme". Je ne les remis pas dans le rebut, mais les gardai près de moi et les étudiais nuit et jour. Ce fut un grand remède pour mon âme.
Après ma Bar Mitsva, j'étudiai dans la Yéchiva de Rabbi Meïr Baal Haness qui se trouvait hors de la ville, au milieu des montagnes et ce livre me remplit le coeur d'enthousiasme. C'est ce que notre Maître - son souvenir est une bénédiction - disait que grâce à la prière et hitbodédout (isolement), il est possible de parvenir au bonheur du corps et de l'âme. Je me suis rapproché de D. béni soit-Il, principalement grâce à cela, précisément. Dans ce livre se trouvaient effectivement des études se rapportant à ce sujet. Comme la Yéchiva se trouvait dans un endroit désert, je sortais avec ce livre "Epanchement de l'âme". Je n'en connaissais pas l'auteur, car à ce moment là, je n'avais absolument pas encore entendu parler de la 'Hassidout Breslev, bien que sachant déjà qu'il existait différentes doctrines dans la 'Hassidout, mais par le fait que je voulais sauver mon âme et réaliser les paroles du livre, je m'occupais de prières et de hitbodédout et je compris, grâce à lui, vraiment, la vérité pure et je vis que cela m'apportait le salut. La seule force de la simplicité et de la vérité a agi sur moi plus que ne l'auraient fait des miracles et des merveilles. En effet, c'est un miracle plus grand que tout lorsqu'un homme décide de son choix, c'est quelque chose de grand et de merveilleux. Vu le grand désir que j'éprouvais pour ce livre, il était toujours pour moi nouveau, je le finissais et le reprenais pour y étudier, continuellement. Il me sauva de tous les maux et une lumière nouvelle véritablement me fut révélée. Je sentis en moi un grand changement, pareil à la différence qui existe entre le ciel et la terre et bien que l'auteur du livre me fût inconnu, son effet sur moi fut bon et merveilleux.
Un jour, un 'Hassid de Karlin entra chez moi. Quand il vit dans ma main le livre, il me dit: est-ce que c'est dans un tel livre que tu étudies? N'est-ce pas un livre Breslev? Je lui dis: "si ce livre ne te plaît pas, ne l'étudie pas. Moi je l'étudierai". C'est alors que, pour la première fois, j'entendis qu'il existait une 'Hassidout Breslev. Je serrai fortement dans ma main le livre, mais il me l'arracha de force.
Cependant, comme je connaissais déjà le livre par cur , je continuais à faire hitbodédout (isolement) et de plus, maintenant que j'avais entendu le nom de Breslev, je demandais grâce à D. pour qu'il me rapproche de Lui et qu'il mette à ma disposition des livres de notre Maître, Rabbi Na'hman. Je disais en moi-même que, s'il y a une telle résistance, cela montre bien qu'il s'agit de quelque chose de très grand. Mes prières furent entendues.
Et maintenant, je vais commencer à parler de notre Maître, le `Hassid Rabbi Israël Kardouner - que son souvenir soit une bénédiction -. Rabbi Israël était un 'Hassid Breslev qui, même s'il avait vécu à l'époque de notre Maître, Rabbi Na'hman, aurait été, à ce moment-là aussi, une nouveauté merveilleuse. Je ne peux décrire tout ce que j'ai vu chez lui. Pour lui, le monde n'avait pas d'importance, que ce soit la famille, la femme ou les enfants. La façon dont il servait D., la façon dont il priait, je n'ai jamais rien vu de semblable de ma vie. Lorsqu'il priait, plus rien n'existait pour lui. Lui-même était une grande nouveauté et bien que les 'Hassidim de Tibériade fussent des opposants à la 'Hassidout Breslev, lui, était très estimé par eux, car dans tous ses actes, il sanctifiait D. Sur son visage résidait la grâce de la sainteté, car sa sainteté, sa piété et sa droiture s'adressaient à D. et aux hommes, et son service divin, il le pratiquait avec une ferveur et une ardeur extraordinaires et merveilleuses. Tous ceux qui le voyaient, ne serait-ce qu'une fois, et même ceux qui entendaient seulement parler de lui, même les opposants les plus grands, tous se faisaient tout petits devant lui, et l'estimaient beaucoup. Il vivait à Méron et sa famille à Safed. Le vendredi, il rentrait chez lui. A Méron, il se trouvait à un niveau de Olam Aba (le Monde futur) car il n'y avait là personne d'autre que lui, et les habitants étaient peu nombreux. Ce n'était qu'à la veille de chaque mois, que quelques personnes y venaient. Rabbi Israël était toujours sur le tombeau du Saint Maître Rabbi Chimon Bar Yohaï et il s'occupait toujours de prières et de hitbodédout (isolement) selon le conseil de notre Maître Rabbi Na'hman, de mémoire bénie. Etant donné que j'avais demandé à D. béni soit-Il, de m'envoyer quelqu'un qui me rapproche de la 'Hassidout Breslev, je me demandais comment il pourrait m'envoyer un homme comme celui-ci qui sortirait de Méron, endroit où il servait D., pour venir à Tibériade.
Et voici qu'à cette même époque, il arriva que Rabbi Israël Kardouner commença à souffrir de rhumatismes et ses souffrances étaient telles qu'il lui fut impossible d'aller prier et de servir D. béni soit-Il, car il sentait comme si on lui coupait chacun de ses membres, en morceaux. Il se disait, peut-être est-ce la volonté de D. que j'aille à Tibériade et que là-bas je ne souffrirais pas autant? Cependant tant qu'il ne fut pas tout à fait sûr que c'était là, la volonté de D. béni soit-Il, il ne voulut pas quitter Méron, disant qu'au contraire, il fallait rester à Méron et demander à D., son aide. Il eut pendant longtemps des doutes, mais en fin de compte, lorsque ses douleurs devinrent encore plus fortes, il dit: "il semble bien que la volonté de D. soit que je parte pour Tibériade". Ce n'est que lorsque ce fut très clair dans son esprit qu'il se décida à partir sans éprouver le moindre doute. Dès qu'il en fut convaincu, il décida de partir, en application du verset: "Abraham se leva de bon matin" et D. béni soit-Il, fit qu'il vint chez moi.
Et voici comment cela arriva.
Mes parents étaient d'une pauvreté extrême. Ils moulaient du café et gagnaient leur pain très difficilement. Mais quand la première guerre mondiale éclata, le café manqua et ils restèrent sans moyen de subsistance. Dans notre maison, notre parent, le fils du frère de ma mère, se montra très concerné car il avait passé son enfance dans leur maison et ma mère avait été pour lui comme une mère. Il s'appelait Haï Benjamin Barzel. Quand ma mère lui raconta que nous étions restés sans moyens de subsistance, il lui conseilla de cuire du pain; ma mère lui demanda: "d'où prendrai-je la farine"? Il demanda alors au meunier de donner à ma mère de la farine à crédit et ma mère commença à cuire du pain. Ceci se passait le dimanche. Le jeudi dans la nuit, Rabbi Israël rencontra Benjamin qui le salua. Rabbi Israël lui rendit son salut et lui demanda de lui rendre un service et de lui montrer où il pouvait trouver du pain; Benjamin content qu'un acheteur se présente à lui, l'envoya immédiatement chez ma mère.
Notre maison était pleine de jeunes enfants et je vis l'intervention de la Providence divine dans le fait qu'il resta encore une miche de pain à la maison. Quand Rabbi Israël parut dans la maison et que je vis son visage, j'eus l'impression qu'il faisait partie des 36 Justes cachés de la génération et c'est d'ailleurs ce que disaient beaucoup de grands de la génération. Je sus que chez lui je trouverai la guérison complète.
Je me demandais comment lier conversation avec lui: un des 36 Justes, pensai-je, pourrait demain, sans qu'on le sache, partir pour Jérusalem, ville sainte, en supprimant les distances et comment pourrais-je épancher mon cur devant lui? Alors que je pensais à tout cela, Rabbi Israël de mémoire bénie, me donna l'argent du pain et me demanda s'il pouvait se laver les mains et manger chez nous. Je sentis que mon âme était attirée vers lui comme par un aimant. Je sentis aussi qu'il lisait dans mes pensées. Bien qu'il fît nuit et que notre maison fût petite - nous étendions des nattes sur lesquelles dormaient tous les enfants et il n'y avait même pas de place pour s'asseoir - quand j'entendis qu'il voulait se laver les mains et manger là, je me demandais comment. Et mon père sûrement n'aurait pas accepté car l'endroit ne se prêtait pas à cela. Je posai la question à mon père qui dit: "et pourquoi pas? Au contraire, il reste un peu d'oignon pour qu'il puisse manger son pain; qu'on le lui donne". J'étais étonné de son acceptation, car le lendemain ils devaient se lever tôt afin de cuire le pain.
Rabbi Israël, de mémoire bénie, resta chez nous et se lava les mains. Je lui donnai de l'oignon pour accompagner son pain, mais il refusa. "Je ne mange que du pain et du thé" nous dit-il. Il y avait chez nous une cuisinière à charbon et avec difficulté, je lui préparai le thé. Comme je pensais que les gens de la maison ne devaient pas encore dormir, je dis à Rabbi Israël à voix basse: "savez-vous que c'est D. qui vous a envoyé chez moi afin de sauver mon âme"? Rabbi Israël en fut ému car il vit là les prodiges de D. béni soit-Il.
A partir de ce moment, il se créa un lien entre nous. Quand il se lava les mains, il dit la bénédiction sans élever la voix, avec une douceur telle que l'on rencontre chez un homme qui remercie son ami pour le service qu'il lui a rendu. J'en fus très troublé et Rabbi Israël ressentit mon trouble. Il vit lui aussi que c'était la main de D. qui avait occasionné tout cela; dès le premier instant il vint chez moi et c'est pourquoi il me fut dévoué corps et âme. Bien qu'il aimât tout juif, le lien qui s'était créé entre nous était une nouveauté grande et forte et il n'est pas possible de mesurer l'amitié et la fraternité qui s'établirent entre nous.
Après qu'il eut mangé et dit la bénédiction, je lui demandai où il allait dormir, il répondit: "à la synagogue". Je l'accompagnai et dès que nous sortîmes, je me mis à pleurer. Je voulais qu'il ait pitié de moi et qu'il ne m'abandonne pas. Je lui racontai tous ces événements: comment j'avais trouvé le livre "Hichtapé'hout Hanefech" (Epanchement de l'âme), "comment j'avais demandé à D. béni soit-Il quelqu'un qui me rapprocherait de la 'hassidout Breslev et maintenant, je vois que mes prières ont été exaucées par D. béni soit-Il qui a fait de tels prodiges et de telles merveilles pour que vous veniez ici. C'est pourquoi, je vous demande de me prendre en pitié et je recevrai de chez vous la guérison de mon âme". Quand il entendit ces choses, il en fut encore plus troublé. Je lui racontai les tourments de mon âme et lui, écoutait. Après cela, il commença à parler et je sentis dans ses paroles un baume, une nouveauté et un remède que je n'avais pas ressenti depuis ma naissance.
Il me parla de Rabbi Na'hman, de ses livres, de sa grande lumière faite pour guérir les tourments de l'âme. Nous marchions ainsi jusqu'à la synagogue des 'Hassidim de Karlin, mais nous ne trouvâmes pas la clé. Nous allâmes ensuite vers une autre synagogue qui était également fermée. Il y avait une synagogue dans laquelle priaient les grands Justes, Rabbi Mendel de Witspach et Rabbi Abraham Kalisker, de mémoires bénies. Cette synagogue se trouvait à côté de la mer et en été, les eaux montaient et pénétraient dans la synagogue et les tables étaient noyées. On sortait les Siffré Thora et la synagogue restait ouverte et abandonnée. Nous y entrâmes tous deux, marchâmes dans l'eau et montâmes sur une table pour nous asseoir. Rabbi Israël posa ses livres, son Talith et ses Téphilins et sortit de sa poche une bougie et des allumettes qui ne le quittaient jamais. Bien que ce livre fût très difficile à trouver, Rabbi Israël ouvrit le "Likouté Moharan" à la deuxième partie, chapitre 7, "Ki méra'hamim yénehaguem", (celui qui les a pris en pitié, les dirigera).
Et bien que nous nous trouvions dans l'eau et l'humidité, Rabbi Israël ne sentit rien, malgré une main malade. Moi non plus, je ne sentais pas l'eau et c'est ainsi que nous sommes restés assis, toute la nuit jusqu'au matin, à nous occuper de cet enseignement. Soudain, j'entendis la voix de ma mère qui pleurait et criait: "Où est mon fils"? Je me rendis compte alors que j'étais la cause d'un grand dommage car si l'on ne travaillait pas la pâte tout de suite, elle se gâterait.
En vérité, quand nous retournâmes à la maison, c'était un désastre. Toute la pâte débordait et coulait, et ceci me causa beaucoup de souffrance à la maison. On me demandait en criant pourquoi j'étais parti et moi, je ne me trouvais pas coupable car je n'avais pas senti la nuit passer et je n'avais pas le moindre doute que Rabbi Israël était l'un des 36 Justes cachés et que l'enseignement qu'il m'avait donné était tout à fait merveilleux, au delà de toute imagination. Rabbi Israël resta à la synagogue et lorsqu'il fit jour, il alla dans une autre synagogue pour prier et notre lien se défit; mais plus tard, j'allais à la synagogue des 'Hassidim de Karlin et là, je le trouvai.
Tibériade était alors un petit village et lorsque l'on entendit la voix de ma mère qui pleurait et criait: "où est mon fils", tout le monde fut stupéfait et l'on pensa que j'étais mort et le matin, on commença à s'intéresser à cette affaire. Ma mère raconta qu'un juif était venu la nuit, acheter du pain et que moi j'étais allé avec lui et n'étais pas revenu. Le matin, elle me trouva seul avec ce juif à la synagogue qui était pleine d'eau. Ma mère ne reconnut pas qu'il s'agissait de Rabbi Israël, mais les gens de la ville reconnurent que c'était un 'Hassid Breslev et lorsque je vins à la synagogue, ils dirent tous: "cette nuit, on a converti Israël Dov" et alors je sus que Rabbi Israël était un 'Hassid Breslev et à partir de ce moment là, nous ne nous séparâmes plus. Je vis là, l'intervention de la Providence divine qui m'avait envoyé à la maison un si grand trésor et quant à notre union, le rapprochement fut le plus grand de son côté. Il y vit la Providence Divine, car lui n'avait pas voulu quitter Méron et voici qu'on avait mis entre ses mains, l'âme d'un jeune homme de 17 ans qui désirait ardemment la vérité et notre lien était semblable à celui du verset: "des torrents d'eaux ne pourront pas éteindre l'amour". Je lui dis: "même si le monde entier voulait nous séparer, il ne réussirait pas".
Nous étions toujours ensemble, mais les gens y étaient opposés et ils commencèrent à dire des paroles reflétant leur opposition, poison amer comme l'absinthe. Ils disaient: "en vérité Rabbi Israël est un grand homme mais il a un défaut, c'est un 'Hassid Breslev", (ils ne savaient pas que toute sa grandeur, il la devait uniquement à la 'Hassidout Breslev; grâce à elle, il était arrivé à toute cette droiture, cette sainteté et cette piété etc..). Quand ils virent que leurs paroles n'avaient aucun effet sur moi, ils allèrent chez mon père et lui racontèrent toute cette histoire. Mon père qui était aveugle, les écouta. Ils lui dirent: "ton fils est en train de devenir un 'Hassid Breslev qui erre dans les montagnes, tous les rabbins étaient contre cette 'Hassidout, il est susceptible de perdre la raison; mais alors que maintenant il est encore possible de le sauver. Plus tard il sera de ceux qui partent et ne reviennent plus". C'est pourquoi ils lui demandèrent d'user de son influence auprès de moi pour que j'abandonne la 'Hassidout Breslev. Lorsque mon père et ma mère entendirent ces paroles de la bouche des 'Hassidim qui les avaient persuadés, ils ressentirent une grande angoisse. Papa pensait que, assurément, je l'écouterai quand il me demanderait d'abandonner la 'Hassidout Breslev car une grande affection existait entre nous. Il me dit: "Bien que je sois 'Hassid de Karlin, tu peux choisir toi, n'importe quelle 'Hassidout, mais pas la 'Hassidout Breslev".
Moi, en ce qui me concerne, après avoir vu tout ce que D. avait fait: il nous avait fait nous rencontrer dans une auberge avec un invité aussi merveilleux, j'avais vu déjà sa grande lumière, senti la guérison et le bien d'une grandeur sans limite que mon âme en avait retiré, je lui dis: "Papa, je ne peux pas t'ouvrir tout mon cur, mais sache que dans cette affaire, tu ne m'influenceras pas du tout". Cela fut très dur pour lui car durant toute ma vie, je ne l'avais jamais contredit, même pas pour une chose de peu d'importance car je le considérais beaucoup et en particulier parce qu'il était aveugle, mais dans ce cas-là, je lui disque je ne pourrais pas l'écouter. En entendant cela, il pensa que les gens avaient donc raison et il en conçut davantage d'opposition car il vit que c'était quelque chose de très important. Il essaya de me parler pour me persuader d'une manière ou d'une autre, mais sans succès.
A ce moment-là, j'étais fiancé et papa me dit qu'il était obligé de partir en guerre contre moi à cause de cette affaire et qu'ainsi il ne me reconnaissait plus comme son fils et que je ne pourrai plus me marier; il ne se ferait plus de souci pour moi et me renverrait de chez lui. Mais ma mère dit: "c'est notre fils et il nous faut le supporter; qu'arrivera-t-il si le père de sa fiancée l'apprenait? Tibériade et Safed sont proches l'une de l'autre et il est sûr qu'ils l'apprendront". C'est ainsi que la querelle se développa dans la famille à cause de cela et le Chabbat suivant, mon père demeura ferme et me renvoya de la maison.
Je demeurai à la synagogue qui se trouvait près de la maison de Rabbi Israël, de mémoire bénie. Mon père qui était aveugle restait à la maison et c'est ma mère qui alla voir les grands de la Torah. Elle alla voir aussi Rabbi Mordekhaï de Slonim qui pendant toute sa vie eut beaucoup d'affection pour moi car j'étudiais chez lui la Michna et le Zohar. C'est pourquoi, elle alla lui demander conseil à mon sujet. Il lui dit que mon père avait raison et qu'il fallait utiliser tous les moyens pour m'éloigner de cette 'Hassidout. La 'Hassidout Breslev, dit-il, a une force d'attraction qui fait que, si on est pris par elle, il est alors impossible d'en sortir. Lorsque ma mère entendit cela, une grande peur la saisit. Rabbi Mordekhaï lui conseilla d'aller chez Rabbi Israël lui-même, de lui faire part de l'amertume de son cur, qu'elle et son mari étaient accablés et brisés et qu'il leur rende un service en me renvoyant de sa maison.
Quand elle entra chez Rabbi Israël, son cur était très amer, elle se jeta à ses pieds, les mains et les pieds tendus et se mit à verser des larmes amères comme on le fait pour un mort. Elle lui raconta toutes les peines de son cur et lui dit: "Tu es un juif " cacher ", aie pitié de nous car c'est vraiment une question de vie, éloigne mon fils et qu'il n'apprenne pas avec toi"; Rabbi Israël l'écouta avec beaucoup de patience. Il savait bien qu'il y avait entre nous un tel lien que même si tous les rois de l'Orient et de l'Occident venaient, ils ne réussiraient pas à nous séparer. Il lui dit: "moi, je ne renvoie de ma maison aucun juif; si vous voulez écouter le bon conseil d'un ami, laissez-le tranquille, ne l'importunez pas et abandonnez cette affaire". Lorsque ma mère entendit ces paroles, elle pensa que c'était cela la prédiction dont lui avait parlé Rabbi Mordékhaï et que déjà, elle s'était réalisée, et à cause de son énorme chagrin, son âme la quitta.
Pendant tout ce temps-là, je me trouvais à la synagogue qui était près de la maison de Rabbi Israël comme cela a été dit plus haut. J'entendis les gens dire: "Rivka est morte"! On essaya de la frictionner avec différents produits qui réveillent, mais en vain. Je les entendis dire: "vous avez vu tout le mal qu'a fait son fils"! J'étais brisé et accablé et je commençais à penser: "peut-être, en vérité, ai-je commis un péché en faisant souffrir mes parents? J'aurais pu repousser la chose momentanément et devenir plus tard un 'Hassid Breslev". Deux heures plus tard, on commença à voir chez ma mère des signes de vie, et pour ce qui concerne notre Maître, de mémoire bénie, cela aurait pu être une profanation du nom divin redoutable, à D. ne plaise, si elle ne s'était pas réveillée. En fait, ce fut une véritable résurrection car toutes les frictions avaient été inefficaces. Pendant longtemps, ma mère souffrit à cause de cela de douleurs aux membres indescriptibles. Après avoir vu que j'avais de nouveau une mère, je me dis en moi-même, peut-être devrais-je abandonner tout cela, car elle est susceptible de retomber dans ce même état ?
D. me fit un autre bienfait: je m'étais fiancé avant de me rapprocher de la 'Hassidout Breslev, car si la chose s'était passée après mon rapprochement, je n'aurais eu aucun espoir de trouver une épouse à cause de l'opposition qui régna dans la ville contre la 'Hassidout Breslev. Quand les gens allèrent raconter ces choses à mon futur beau-père, il dit: "n'ayez pas de souci, car après le mariage, sa femme sûrement l'empêchera".
Mon rapprochement avait eu lieu en hiver et le mariage avait été fixé pour le mois d'Eloul. Il y avait alors une grande famine et beaucoup d'obscurité. Mon beau-père qui était un homme droit et craignant D., nous écrivit qu'il ne pourrait pas faire face à ses obligations, car il n'avait pas d'argent, que ce soit pour le trousseau ou pour la dot.
Cependant Rabbi Israël voulut que je sois marié afin que je puisse recevoir la lumière de Rabbi Na'hman et que je sois entier avec ma moitié. Il faisait pour cela beaucoup de hitbodédout (isolement), il voyageait d'un endroit à l'autre, se donnait beaucoup de peine pour moi et il donna de l'argent à mes parents pour qu'ils m'habillent et m'amènent sous le dais nuptial, au moment fixé. Il partit pour Safed et moi, j'écrivis une lettre à mon futur beau-père au nom de mes parents qui demandaient que la bénédiction nuptiale ait bien lieu à la date fixée, et pour ce qui me concerne, je renonçais à la dot. En fait, avec l'aide de D., le mariage eut lieu. Rabbi Israël demeura à Tibériade pendant tout l'hiver, jusqu'à l'approche de Pessah et ne rentra pas chez lui, bien qu'ayant une femme et cinq enfants, car il vit la main de la Providence dans notre rapprochement et moi non plus, je ne voulus pas me séparer de lui.
En Eloul, je devais voyager pour le mariage et je me dis en moi-même: "qu'adviendra-t-il maintenant si je voyage, il ne me serait plus possible de rencontrer Rabbi Israël"? En effet, je dois faire aussi le récit du lien qui existait entre nous. Après avoir vu ces empêchements, je craignis que notre union, à D. ne plaise, ne se rompe. Je demandai alors à Rabbi Israël que nous fassions un serment, comme l'avaient fait Ruth et Naomi, pour que nous ne nous séparions pas, en aucune manière. Nous devions être toujours dans la même ville et nous rencontrer pour des discussions, des études et le service de D.. La chose fut gardée secrète entre nous. Nous fîmes le serment, à c?té du tombeau de Rabbi Akiba. Et nous priâmes alors avec des pleurs et beaucoup de ferveur. Je dis, maintenant c'est le moment du serment. Le même jour où nous voyageâmes pour Safed, alors que ma mère pensait qu'en fin de compte, le lien avec Rabbi Israël se romprait, au milieu du chemin, elle vit Rabbi Israël avec sa famille voyageant eux aussi, pour Safed.
A Safed, on commença une nouvelle guerre contre mon beau-père et la famille d'une part, les notables de la ville et les sacrificateurs d'autre part. Je fus tellement rabaissé que les jeunes voyous de la ville me jetaient des pierres et des ordures et me lançaient des mots méprisants. Quant à moi, je faillis perdre la raison. Quand mon beau-père vit cela, il commença à faire pression sur ma femme - que son âme repose dans le jardin d'Eden - pour qu'elle se sépare de moi, mais elle dit: "c'est ce qui m'est destiné et il en sera ainsi". Moi je vis là un très grand bienfait de la part de D. béni soit-Il.
Nous fûmes forcés de trouver une place pour vivre sans être dérangés; il y avait près de la maison de Rabbi Israël une petite pièce. Rabbi Israël, de mémoire bénie, loua la pièce pour nous et il fut pour nous à la fois un père et une mère, pourvoyant à tous nos besoins. Lui-même mangeait des miettes de pain, mais pour nous, il faisait tout pour que nous ayons le meilleur pain. Les années de notre engagement furent des années de vérité qui ne sont pas de ce monde; puis arriva le moment où Rabbi Israël me dit qu'il sentait approcher le moment où il quitterait ce monde. Il voyait de ses yeux qu'il allait s'abattre sur le monde une très grande obscurité en ce qui concerne la foi et il parla de la souffrance qui l'attristait et de la grande douleur qu'il ressentait. Moi, je ne pouvais pas être en paix à ce sujet, et je me demandai comment D. béni soit-Il, ferait une telle chose malgré le niveau élevé de notre service divin; mais je vis qu'il avait raison et chaque fois qu'il ne se sentait pas bien, il pensait que sa fin était venue et qu'il allait quitter ce monde.
Durant les cinq années que dura notre engagement, nous traversâmes énormément d'épreuves: il y eut la famine, il y eut la guerre et c'est pourquoi je n'ai pas eu le mérite d'apprendre beaucoup chez lui, mais le simple fait d'être avec lui était une leçon grande et forte. Je vis sa foi, sa confiance et ses grandes vertus, ce qui me suffit pour toute ma vie. Là, mon âme a trouvé la vitalité pour se renforcer et grâce à cela, j'apprends toujours davantage sur notre Maître Rabbi Na'hman, de mémoire bénie.
Quand les Anglais entrèrent dans Tibériade, une épidémie mortelle y sévissait (D. nous en préserve). Tous les enfants de Rabbi Israël en moururent, excepté le dernier fils, âgé de 12 ans. Rabbi Israël accepta ce malheur avec force et confiance en D.. Lui-même mourut en disant qu'il emportait avec lui l'épidémie et qu'elle allait cesser. Les choses se passèrent comme il l'avait annoncé. Je restai seul comme quelqu'un abandonné dans le désert. Un certain temps après, je partais pour Jérusalem afin d'y recevoir les enseignements de la 'Hassidout chez les 'Hassidim Breslev qui s'y trouvaient et qui étaient des gens de très grande qualité.
Histoires
'Hassidiques
Récit de Rabbi Israël Dov Odesser
( Récit transcrit à partir d'enregistrements audio).
Historique
de la réception de la " Lettre du ciel "
Récit de Rabbi Israël Dov Odesser
( Récit transcrit à partir d'enregistrements audio)
" Le 17 Tamouz 5682 (1922), alors que l'aube se met à poindre, je
me sens soudain extrêmement faible. Le "Tentateur" m'attaque
aussitôt, il me souffle: " Regarde, tu vas t'évanouir tellement
tu es faible. Il faut absolument que tu manges quelque chose !" Je suis
levé depuis 'Hatsot (milieu de la nuit) et je n'ai rien pris jusqu'à
maintenant ; mais effrayé par cette faiblesse subite, je me force à
manger. Le repas terminé, je récite le Bircat Harnazone (prière
après le repas) puis me rends au mikvé (bain rituel). C'est en
arrivant à la synagogue que je réalise soudain quel jour nous
sommes. Il n'est pas difficile d'imaginer mon état pendant toute la prière
du matin et ce que je ressens. Le souvenir de mon maître Rav Israël
Kardouner ne quitte pas ma pensée. Je me rappelle combien il était
scrupuleux en ce qui concerne les quatre Jeûnes publics prescrits par
le Choul'han Aroukh (code de loi juive), et tout particulièrement celui
du 17 Tamouz qui est extrêmement important. Et voici qu'aujourd'hui j'ai
trébuché de la sorte, en mangeant avant la prière ! Je
voudrais cesser d'exister. Je sombre dans une telle tristesse, qu'il me devient
impossible d'échanger le moindre mot avec qui que ce soit. Je vais à
la yéshiva
et reste allongé sur un banc de la synagogue, prostré.
Les étudiants de la yéshiva en me voyant plongé dans une
telle mélancolie sont extrêmement surpris. Ils sont en effet habitués
à me connaître constamment joyeux, en train de chanter et de danser
; ce qui les étonne toujours d'ailleurs. Comment se fait-il qu'Israël
Dov soit si joyeux ? D'où lui vient toute cette joie ? Il n'a pas d'argent,
il n'a même pas de quoi nourrir ses enfants ! Mais à présent,
je les entends se dire entre eux : Israël Dov n'est plus du tout lui-même,
serait-il devenu fou ? Ils finissent tous comme ça de toute façon,
ces Breslev, car ils se lèvent la nuit et vont prier dans les champs
ou dans la forêt, et il leur arrive d'être terrifiés par
un chien, une bête sauvage, ou un goy, aussi finissent-ils tous fous !
Ma peine était déjà terrible, mais leurs paroles la rendent
à présent insupportable. Je voudrais cesser de vivre... Mon désespoir
risque de causer un 'Hilloul Hachem (profanation du Nom de Dieu), il constitue
une véritable insulte à la 'Hassidout Breslev.
Complètement brisé, je me tourne vers Dieu et me mets à
lui parler (Hitbodédout, dialogue avec son créateur). " Maître
de l'univers, vois où je me trouve ; c'est vrai, j'ai mangé, j'ai
péché et je suis coupable, mais je veux faire téchouva
(retour vers Dieu, repentir) guéris-moi, sors-moi de là, sors-moi
de cette tristesse, car je cause un 'Hilloul Hachem. Je pleure devant Dieu et
lui dis sors-moi de cette dépression, sauve-moi ou je vais mourir...
Soudain, c'est comme un déclic dans ma tête, une pensée
fulgurante a pénétré dans mon cerveau, une sorte de voix
intérieure me dit: " Entre dans ta chambre et ouvre l'armoire à
livres; prends un livre au hasard, ouvre-le, là se trouve le remède
pour ton âme". Je voulais guérir, j'avais prié, je
me dis, cette pensée est-elle sérieuse ? Je vais tenter et nous
verrons bien. Je sors de la synagogue et entre dans ma chambre. J'ouvre la bibliothèque
et saisis un livre au hasard.
J'ouvre le livre, la Lettre
est bien là. Néanmoins, je n'y prête pas tout de suite
attention, pensant que c'est un simple bout de papier, un marque page pour mon
étude. Mais je discerne ensuite que des phrases y sont inscrites. Je
commence à lire: " Mon cher élève...", "
j'ai pris grand plaisir à ton service de D...". Cela concerne ma
honte d'avoir péché; mon cur brisé à cause
de la faute, la transgression du jeûne. "J'ai pris grand plaisir
à ton service."" . Puis à la fin de 1a lettre: "
.. Et la preuve que c'est à toi que je m'adresse, le 17 Tamouz, ils diront
que tu n'as pas jeûné". Le 17 Tamouz ils diront ?! Cela signifie
donc que la lettre a été écrite avant Ie 17 Tamouz ! Je
lis tout cela et autant mon abattement était profond, autant la joie
qui lui succède est sans bornes. C'est une joie qui n'est pas de ce monde,
une joie telle que la tristesse ne peut avoir d'emprise sur elle. Je me mets
à danser.
Les élèves de la yéshiva se disent l'un à l'autre:
" Le fou est de nouveau joyeux". Ils entrent dans ma chambre et me
trouvent en train de danser. Moi, je ne leur prête même pas attention
et poursuis de plus belle. Je me réjouis tant, que cela a vite fait de
les agacer. Ils tentent de me traîner hors de la chambre, mais n'y parviennent
pas. Ils finissent par se résigner et viennent faire cercle autour de
moi, Et je continue à danser et à chanter ainsi, plusieurs heures
d'affilée dans la nuit, jusqu'à ce qu'ils commencent eux, à
ne plus tenir debout. Ils se demandent: ne va-t-il pas s'arrêter ? Il
va nous épuiser ! Nous n'avons plus de force ! Ils s'en vont et je poursuis
mes danses tout seul, jusqu'au matin.
En fait, ce qui m'est arrivé est impossible à raconter. Une telle
tristesse, un pareil remède, puis une joie aussi extraordinaire ! "